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Diapason # 688 (03 /2020)
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Mirare
MIR442




Code-barres / Barcode : 3760127224433

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean-Christophe Pucek
 

Les Lubeckkois du XVIIIe siècle, notait le consul anglais William Carr, passent « une grande partie de leur temps dans leurs églises à prier, ce qui consiste surtout à chanter ». Les marchands de la cité hanséatique mettaient aussi un point d’honneur à ce que leur dévotion fût placée sous le signe de la munificence. Comme son prédécesseur Franz Tunder, dont l’aérien Ach, Herr, lass deine lieben Engelein ouvre judicieusement ce programme, Buxtehude composa des cantates où la piété luthérienne se trouvait exaltée par les trouvailles expressives et la virtuosité à la mode ultramontaine. Italianisme revendiqué également dans les sonates de son Opus 1.

La grâce inonde de toutes parts la nouvelle étape de l’ensemble La Rêveuse dans son exploration musicale de l’Allemagne du Nord, entamée en 2008 avec une mémorable anthologie consacrée à Reicken et Buxtehude, et poursuivie en 2016 autour de la figure de l’organiste de Sainte-Marie de Lubeck – le programme piochait déjà dans les manuscrits d’Uppsala. Florence Bolton et Benjamin Perrot ont une nouvelle fois puisé dans ce fonds réuni par Gustave Düben, dédicataire en 1680 des Membra Jesu Nostri.

Il revient à la soprano Maïlys de Villoutreys d’animer ces pages sacrées avec tout le brio que lui autorise son timbre clair, sans jamais sacrifier pour autant l’intériorité (Aus der Tiefen de Förtsch), même si on peut regretter un manque d’investissement dans le texte. Sa fusion avec les instruments atteint son apogée dans Herr, wenn ich nur dich hab, sur une basse obstinée, à laquelle le tempo choisi confère une incroyable sérénité. Avec ses violons arachnéens et sensuels capables des plus radieuses arabesques, ses violes tissant mélodies et contrepoints d’une émouvante profondeur moirée, son continuo dont l’inventivité dépasse le simple rôle de soutien, La Rêveuse démontre à chaque instant sa maîtrise éblouissante. Clair, limpide, le cheminement humble mais intense des interprètes se révèle, au fil des écoutes, aussi nourrissant que bouleversant.

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