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Diapason # 699 (04 /2021)
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Alpha
ALPHA644




Code-barres / Barcode : 3760014196447


 

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont-Spirio

En 2019, le tricentenaire de cette Brockes-Passion en bousculait la discographie. La lecture énergique de Cummings (Accent, cf no 683), celle plus molle de Mortensen (CPO, cf no 686), celle surtout de Egarr (AAM, cf no 685), dramatique, et grisante, nous rappelaient la valeur d'une oeuvre méconnue. Puissance des scènes, brio des choeurs, grâce et fougue des airs : Handel tient la dragée haute à Telemann et Keiser qui mirent aussi en musique - avant d'autres - cette paraphrase de l'Évangile par le poète hambourgeois Barthold Heinrich Brockes.

La version d’Arcangelo présente une des plus belles distributions... mais un orchestre chétif. Trois premiers violons, deux seconds, autant d'altos et de violoncelles pour le drame des drames ? Les musiciens compensent en virtuosité la faiblesse du nombre : l'Ouverture délie les traits, soigne chaque phrasé, déploie la texture. Leur engagement, le geste alerte de Cohen suscitent ce qu'il faut de fièvre dans les airs animés (« Was Bärentatzen, Löwenklauen »). Mais les chanteurs laissant parfois l'orchestre au seuil de la tragédie, telle Sandrine Piau dans « Dein Bärenherz ist felsenhart ».

Les meilleurs moments se trouvent dans les pages les plus intérieures. Basses voilées, hautbois élégiaque dans « Die ihr Gottes Gnad' Versaümet », gigue noble dans « Wisch ab der Tränen ». Partout l'art ineffable de Piau varie la couleur, l'intention au rythme de 1'affect. Le babil du clavecin et du théorbe dans la solennité de Gethsémani est affaire de goût . Plus étonnant, le Jésus flegmatique de Konstantin Krimmel refuse les larmes pour soigner une émission pleine mais assez neutre. Le tempo, les nuances vocales de Stuart Jackson donnent au récit de l'Évangéliste ce relief qui manque à la pâte instrumentale. Bien entourés (lumineuse Mhairi Lawson en âme croyante, Matthew Long touchant en Pierre), les protagonistes livrent une version de belle tenue, à laquelle nous continuons de préférer celle plus vivante et théâtrale d'Egarr.

 

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