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Diapason # 701 (06/2021)
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CPO
CPO555369




Code-barres / Barcode : 0761203536924


 

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier
 

Une histoire édifiante rapportée par Plutarque et magnifiée par Corneille, de la reine Stratonice à qui son mari permet finalement d'épouser son beau-fils malade d'amour pour elle, a engendré plusieurs opéras. Si celui de Méhul est devenu célèbre, notamment pour les toiles qu'il a inspirées à Ingres, celui de Graupner, créé en 1709 à Hambourg (dans ce qui était alors le plus grand théâtre d’Europe: deux mille places), reste largement méconnu. Sur un livret en habit d’Arlequin, associant, outre les langues italiennes et allemandes, marivaudage, comédie et tragédie, le musicien saxon a composé une partition chamarrée, d'une folle inventivité. Les airs, vivement contrastés, usent de formes diverses (l'aria da capo n'y règne pas en maître) et introduisent de riches développements concertants aux combinaisons renouvelées (solos de hautbois, flûtes à bec, violon et même alto). Les récitatifs, souples et mélodieux, sont entremêlés « à la française » de brèves sections d'airs, d'accompagnati, voire  de répliques en duos. Avec un tel éventail de styles, de couleurs et d'affects exprimés, l'ennui ne menace jamais. L'intérêt est encore redoublé par l'excellence de l'interprétation. Paul O'Dette et Stephen Stubbs avaient déjà produit à Boston, en 2009, une version scénique de ce joyau oublié. Dix ans plus tard, ils gravent enfin l'oeuvre en studio avec une distribution renouvelée qui a pu travailler le texte avec le dramaturge Gilbert Blin : il émane de cette réalisation une trépidante vitalité théâtrale. Les dix personnages sont magnifiquement dessinés, jusqu'au spirituel Negrodorus de Jan Kobow, qui brosse une savoureuse scène d'ébriété (« Andiamo a bere» ). Hana Blažiková est une Stratonice pathétique et émouvante (sublime « Care son d'amor le catene ») ; Christian Immler drape son Antiochus d'atours élégants, entre élégie et héroïsme (« Vicino a morir »). Le soprano piquant de Sunhae lm convient idéalement à son rôle de princesse magicienne. Harry Van Der Kamp endosse avec profondeur et humanité, mais aussi une certaine fragilité, le costume du roi Seleucus, déchiré entre amour matrimonial et paternel. L’orchestre bostonien se couvre de gloire, tant dans ses accompagnements que dans l'Ouverture et les splendides danses (absentes du manuscrit, elles ont été empruntées aux Suite orchestrales du compositeur). Un apport majeur (après les Keiser et Telemann révélés par René Jacobs, HM) à la redécouverte du répertoire dramatique et baroque allemand.

 

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