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Diapason # 699 (04 /2021)
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Harmonia Mundi
HAF890530910



Code-barres / Barcode : 3149020942048

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Maximilien Hondermarck
 

Après les Livre I et II, dont les madrigaux “précèdent l’immersion miraculeuse du prince de Venosa dans le laboratoire moderniste qu’était alors Ferrare », rappelait Sophie Roughol (cf n° 686), la deuxième étape de l’intégrale menée par Paul Agnew se révèle aussi palpitante qu’attendue. Plus ramassés, plus expressifs, plus violents parfois, les textes poétiques des Livres III et IV conduisent enfin Gesualdo – et les Arts Florissants – vers le clair-obscur, le contraste, la dissonance. La nouvelle équipe rivalise avec les prouesses de La Compagnia del Madrigale, du moins pour le III (Diapason d’or, cf. n° 653). À ce niveau d’exécution, ce ne sont évidemment plus la sûreté de l’intonation, la précision de la parole ou la science des enchaînements qui retiennent l’attention :  elles sont superlatives chez les deux ensembles. Et a capella, quel étourdissement en soi! Ce qui singularise Les Arts Florissants, c’est une présence plus affirmée des individualités vocales et une conscience précise de leur interaction avec le collectif. Être soliste autant que contrapuntiste, risque démultiplié par une prise de sont qui révèle tout. Crudelissima doglia offre un point de comparaison éclairant : quand les Italiens déploient un geste plus global et magistral (son droit, halo harmonique, assise infinie de la basse), les nouveaux venus étreignent les oxymores du texte en funambules. Multiples, les jeux de tension et de détente doivent griser autant qu’épuiser les chanteurs. À vrai dire, l’auditeur se fatigue avant eux : le voyage de plus d’une heure trente est impossible à parcourir d’une traite. Les quatre minutes de Sospirava il mio core, partition en mains, suffiraient à nourrit l’esprit pour une journée. Il faudra alors revenir glaner, selon l’état du moment, les cinq ou six vers nécessaires. Arde’l mio cor ou Dolcissimo sospiro ? Un festin pour longtemps.


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