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Analyste: Jean-Christophe Pucek Jordi Savall se confronte aujourd'hui à deux pages célèbres composées par Charpentier pour le temps de Noël. La Pastorale H 483 se présente comme un opéra sacré miniature en deux parties, avec ses épisodes dramatiques ou extatiques, sentimentaux même lorsqu'il s'agit d'évoquer une « brebis si chère » dévorée par le « loup infernal ». Savall tire l'œuvre vers la contemplation : « Tout est en feu, fuyons amis, fuyons ! » ou « Nous partons, nous allons » font du surplace.
Cette esthétique noble et douce pourrait se défendre avec des chanteurs plus convaincants. Hélas ! les dessus nous imposent, dès la première scène stridences et instabilités - les hommes sont plus assurés. « Régnez calme profond » n'arrange pas les choses, avec son tempo distendu jusqu'à la rupture. De jolis moments, choraux pour l'essentiel (« Gloire dans les hauts lieux »), et une scène 6 au dolorisme maîtrisé ne changent pas grand-chose à l'impression globale :, celle d'une lenteur complaisante, d'un déficit en contrastes gênant.
Sollicitant moins les solistes, la Messe de minuit impose sa présence chaleureuse, sa ferveur à la naïveté discrète. D'autant que la couleur orchestrale est somptueuse. Dommage que seule l'intonation du Credo respecte la prononciation gallicane du latin. Et on n'échappe pas, bien entendu, au petit épisode de percussions dans l'Offertoire. A recommander aux amateurs d'un Charpentier poli, décoratif, sans surprise pour tout dire.
RÉFÉRENCES : Gester (Accord, 1996), Daucé (HM, 2016) pour la Pastorale ; Minkowski (Archiv, 1997) pour la Messe.
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