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Classica # 148 (12/2012-01/2013)
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Glossa
GCD921514




Code-barres / Barcode: 8424562215146 (ID263)

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Roger Tellart
 

Bonizzoni, poète et musicien

TOUS LES FRESCOBALDIENS FERONT FÊTE À CETTE RÉUSSITE QUI REJOINT AU SOMMET LES GRAVURES DE GUSTAV LEONHARDT ET SCOTT ROSS.


Pour Fabio Bonizzoni, à la fois claveciniste, organiste et chef de l’Ensemble La Risonanza, Frescobaldi est tout ensemble un père et un guide. En témoigne ce très bel album, reflet de l’attraction exercée sur l’exécutant par celui qui fut maître de tribune à Saint- Pierre de Rome. En tout cas, mobilité de pensée et d’invention vont de pair dans cette approche captivante. Un cheminement comme à mi-voix, alternant phrasés aériens et fluides et figurations suspensives. En d’autres termes, une nouvelle manière de concevoir les rapports du musicien avec l’instrument apparaît là, d’où naîtra une nouvelle sensibilité chez les interprètes. Et Bach ne s’y est pas trompé, qui recopia de sa main les Fiori Musicali du Ferrarais. En fait, si Frescobaldi a conservé les noms des anciens genres (ricercari, canzoni, etc.), il pressent aussi les formes de l’avenir comme le prélude et fugue ou la passacaille. Et sa ligne reste inimitable: souple, flexible, comme venue d’ailleurs, sur des profils peu infléchis, et cependant d’une science harmonique rare. Autant de traits magnifiés par la lecture de Bonizzoni, décryptant avec un vrai bonheur métrique les Toccate et Partite pour clavecin du Premier Livre, puis celles du Second (Toccate, Canzone, Versi d’Hinni, Partite, etc.), partagées entre clavecin et orgue (signalons, dans les pages pour orgue, la Toccata ottava avec ses dissonances, notées di durezze e ligature, et la Toccata undecima du Premier Livre, où le rêve né du stylus fantasticus n’est jamais loin). En tout cas, tous les frescobaldiens feront fête à cette réussite qui rejoint au sommet de la discographie les gravures historiques signées naguère par Gustav Leonhardt et Scott Ross pour les toccate pour clavecin, entre autres. Un répertoire où, comme le rappelle Bonizzoni lui-même, l’interprète avant d’être musicien, doit se faire d’abord poète.
 

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