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Diapason # 492 (05/2002)
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Ars Musici
AM-1170




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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Denis Morier
 

Nostalgie ! D'une certaine idée que l'on pouvait se faire de la musique ancienne en des temps définitivement révolus. En 1986, Hespérion XX formait une véritable armée de généraux. Réunis autour de Jordi Savall: Bruce Dickey, Roberto Gini, Jay Bernfeld, Paolo Pandolfo, Jan Willem Jansen... venus ressusciter les danses méconnues d'un obscur auter du baroque naissant, un épigone bohémien de Schütz... De ces compositions que d'aucuns auraient pu considérer négligeables, ils faisaient un enchantement.

 

Ces quatre suites sont en fait des reconstructions : organisées par tonalités à partir du traditionnel couple pavane‑gaillarde, elles empruntent leurs mouvements à deux publications (1636 et 1639). Leur confrontation arbitraire souligne en fait le génie polymorphe de Hammerschmidt, auteur à la croisée des chemins, entre Renaissance et baroque, sensible tout autant aux raffinements les plus savants de la musique moderne qu'aux influences populaires. Deux suites sont confiées aux violes, une aux vents (cornets et sacqueboutes), la dernière mêle ces deux ensembles aux rutilances complémentaires : magie des sonorités, lisibilité parfaite de la polyphonie, souplesse dynamique du phrasé des danses, dont le caractère chorégraphique s'impose avec évidence, sans le secours d'aucune percussion... Hespérion au sommet de son art, sans aucun compromis.

 

 

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