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Diapason # 609 (01-2013)
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Hyperion
CDA67842




Code-barres / Barcode : 0034571178424 (ID269)

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Appréciation d'ensemble: 5 de Diapason
Analyste: Ivan A. Alexandre
 

Qu’il soit aujourd’hui le Falstaff de Glyndeboume et le Wozzeck du Welsh National, que ses talents d’acteur-chanteur l’aient imposé dans les opéras de Britten sur toutes les scènes d’Eu- rope et qu’il triomphe en Protector du nouvel opéra de George Benjamin, Written On Skin, ne nous fait pas oublier la place que tient Handel dans la vie de Christopher Purves. C’est avec Handel que le baryton-basse anglais débutait en France il y a plus de quinze ans. Messiah ou Rodelinda, Solomon ou Belshazzar, pas une saison sans qu’un opéra ou un oratorio du cher Saxon l’appelle. Cela s’entend. L’autorité, le drive et la braise qui font la basse handélienne semblent sa langue natale.

Certes, avec les ans et les rôles (bientôt Alberich à Houston) le bel canto XVIlè ne répond plus. La ligne manque à l’éclosion du Laurier (Apollo e Dafne), l’aigu confine au cri, et il faut reprendre quatre fois son souffle dans le « Sibillar » d’Argante (Rinaldo) où un Ulrik Cold (naguère en studio), un Adam Plachetka ( l’an passé au théâtre), ne respiraient... jamais. Point de morbidezza, point de legato, point d’orthodoxie. Mais une présence à chaque mot, un fini dans le portrait (mage, empereur, cyclope, démon, tyran... chacun son masque), une flamme inébranlable. Et un aplomb qui, aux intervalles inouïs du Polyphème napolitain ( de contrebasse, la du ténor), lui permet d’ajouter un si bémol grave à étourdir un moine tibétain.

Derniers atouts : un petit orchestre, estompé par la réverbération et ici ou là perfectible (le violon d’Apollo), mais affectueux, vif, concerné. Et le programme! Faire le tour de la question en évitant le Messie, Hercules et les arrangements, glisser entre deux tubes le «Volate » de Muzio Scevola ou les « Tears » de Deborah, juxtaposer la gourmandise du Polypheme anglais (pur régal) et le vertige du Polifemo italien, finir loin de la tonique par les points de suspension du dieu Sommeil (Semele)... ce n’est plus un récital. C’est de l’art.

 

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