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Diapason # 610 (02/2013)
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Code-barres / Barcode: 0886919445923 (ID276)

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Appréciation d'ensemble:   

Analyste:  Ivan A. Alexandre
La parution simultanée de deux Alessandro (cf n° 607) vient de ranimer les rival queens Francesca Cuzzoni, souveraine du théâtre baroque, et Faustina Bordoni, prophétesse du style classique. En 1730, après avoir ébloui Londres trois saisons durant, la Faustina épousa Johann Adolph Hasse, citoyen allemand mais compositeur italien qui fit bientôt de sa muse la prima donna assoluta. Trois siècles plus tard, l’heure étant au portrait-hommage, la mezzo américaine Vivica Genaux, elle-même championne naguère du castrat Farinelli (HM 2002), honore la mémoire de Faustina, chanteuse répertoriée comme soprano, ce qui pourra surprendre. Mais que veut dire « soprano » en 1730 ? Certes Handel flattait le registre supérieur de sa jeune recrue - les airs tirés d’Alessandro, Tolomeo et Radamisto (révision de 1728) résistent d’ailleurs un peu à sa lointaine héritière. Hasse, quant à lui, ne l’entraîna presque jamais au-delà du sol. Dans son cas, « mezzo » colle parfaitement. Leur contemporain Quantz plaçait la Faustina au-dessus de toutes les autres pour le jeu, pour l’expression, mais d’abord pour la technique. Vocalise, trille, régularité du timbre et du rythme... Miss Genaux rend pleinement justice à son modèle. Point de sens ni de personnage. Presque aucune interprétation : un miracle d’exécution. Même le gigantesque « Piange quel fonte » de Numa Pompilio, duo avec un hautbois lui aussi objectif, se garde de tout émoi. A la tête d’un petit ensemble alerte, Andres Gabetta, frère de Sol, ajoute aux arias trois Ouvertures de Hasse, maître du style « napolitain », grand-père de la symphonie moderne et vedette du florilège. Trois pépites sans aucun doute. Et s’il manque au programme vocal une page significative (« Perder l’amato bene » de Hasse ou «Alla sua gabia » de Handel par exemple), quelle mer- veilleuse idée de finir sur « Ah ! Chemancar mi sento », air frémissant que l’époux écrivit en mémoire de l’épouse l’année de sa mort, en 1781, qu’elle ne chanta donc jamais quoique son art en inspire chaque mesure.

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