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Classica # 239 (02/2022)
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Arcana
 A493 



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Analyste: Jérémie Bigorie

Après La Doriclea, le septième volume du Projet Stradella pose une nouvelle pierre à l'édifice théâtral du compositeur mort assassiné sur une place de Gênes, avec une autre

découverte, A mare e f ingere(« Aimer et feindre »), complétée à Rome mais créée à Sienne en 1676. Badinage, jalousie, dissimulation, travestissement, fêtes et duels constituent les ingrédients de cet opéra dont le livret, probablement de la plume de Giovanni Filippo Apolioni, s'inspire d'une comédie espagnole de l'époque. Le croisement de diverses intrigues amoureuses tient lieu d'action : quatre personnes de noble extraction se rencontrent dans « d'imaginaires campagnes arabes » - une reine et deux princes y vivent incognito, déguisés en bergers. Dissimulé, le frère aime la soeur, devenant ainsi, sans le savoir, le rival de son propre ami.

Au terme d'une kyrielle de quiproquos où la confusion des situations le dispute en intensité à la violence des sentiments, les « bons couples » finiront par se retrouver. Morale de I'histoire . « Qui ne sait pas faire semblant ne s'y entend guère en amour. » Si elle ne bouleverse pas le paysage lyrique du siècle, cette folle journée bénéficie du style capricant typique de Stradella, des arias ramassées aux récitatifs ciselés, et de la sagacité des interprètes - la direction alerte d'Andrea De Carlo au premier chef - captés en concert.

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